Le Parc Geisendorf n’existe pas! Action du collectif d’habitant·es OUI au Parc Masset
- soutiencampagnemas
- 18 nov.
- 3 min de lecture
NB: Les éléments fictifs sont surlignés en jaune dans le texte

Ce mardi 18 novembre, le Collectif d’habitant·es OUI au Parc Masset, qui se mobilise pour l’acquisition de la Campagne Masset lors de la votation du 30 novembre prochain, a mené une action intitulée «Le Parc Geisendorf n’existe pas!». L’action de politique fiction invitait à imaginer quelle serait la situation si la Ville de Genève n’avait pas acheté la parcelle du Parc Geisendorf, comme elle l’a fait en 1931. Parc grillagé, clôturé par des barbelés… près d’un siècle après avoir raté l’occasion de le mettre en mains publique, cet espace vert est toujours dérobé à la population genevoise.
Le collectif a déployé une barrière symbolique et des panneaux “Propriété Privée” à l’appui de son scénario de politique fiction qui propose d’imaginer qu’au cœur du km2 le plus dense de Suisse, nous sommes en 2025 et… le Parc Geisendorf n’existe pas.
En effet, l’espace de verdure de 51'000 m2 est grillagé, fermé, clôturé et privatisé. Des barbelés et des caméras de surveillance pointant sur la rue ont même été récemment installées. Un portail électrifié permet aux voitures luxueuses des propriétaires d’y entrer et d’en sortir. Ces propriétaires sont les descendant·es direct·es de ceux qui ont racheté le domaine en 1931 aux héritiers de Pauline Decrue, veuve de Charles-Marc Geisendorf, commerçant en papeterie. En effet, C-M Geisendorf étant décédé en 1914, sa veuve a vécu dans les lieux jusqu’à son décès en 1930. Les héritiers souhaitaient vendre à la ville (à l’époque la commune du Petit-Saconnex) et le département de l’instruction publique souhaitait y construire une école, les établissements scolaires alentour étant saturés.
Là s’engage un vif débat. Selon un conseiller municipal «ce Parc Geisendorf accessible au public ressemble à un parc à moutons». Il se murmure même que certains auraient reproché au parc de n’avoir aucun intérêt pour la promenade car il est «trop plat» et ne possède pas de vue intéressante comme le parc des Eaux-Vives par exemple.
Au final, dans les faits, la Ville a acquis les lieux, construit des bâtiments scolaires en un temps record et, dès septembre 1931, les enfants ont pu y être scolarisés.
Dans notre scénario du jour, nous imaginons que la Ville, sous la pression des conseillers municipaux réticents, a renoncé à l’achat que certain·es trouvent trop cher ou peu adapté, et a trouvé des solutions ailleurs pour ses bâtiments scolaires. D’héritage en héritage, les descendants des propriétaires de l’époque vivent encore aujourd’hui derrière ces grillages.
Qu’est-ce que cela signifie pour la population du quartier? À l’exception du tout petit parc des Délices / Voltaire à 200m, le prochain espace vert le plus proche est le parc des Cropettes, à près de 700m à vol d’oiseau… ou le parc des Franchises à près de 900m à vol d’oiseau!
La maison de maître du “domaine de Surinam” trône donc toujours fièrement au milieu de ce parc. Surinam, pourquoi? Car c’est le nom du plus petit État d’Amérique du Sud, ancienne colonie néerlandaise où, jusqu’en 1769, un Genevois du nom de Jean-Zacharie Robin, a fait fortune près de Paramaribo avec une plantation de café, d’indigo, de coton ou de canne à sucre en faisant pleinement usage des esclaves sur place.
En pleine Ville de Genève, on continue de dérober aux habitant·es du quartier la possibilité de profiter d’un espace vert pour déambuler et profiter de l’ombrage des arbres en été.
L'objectif de cet exercice de politique fiction est simple: faire comprendre combien il est nécessaire de saisir les opportunités d’acquérir de tels espaces lorsque l’occasion se présente. À l'époque comme aujourd'hui, des conseillers municipaux invoquent tous les prétextes possibles pour refuser un achat qui, à la longue, s'est avéré essentiel d'un point de vue de la cohérence territoriale et de l'accès aux espaces verts pour la population.
Les parallèles avec la Campagne Masset sont nombreux. Pour notre collectif, Genève doit poursuivre dans sa tradition et acheter la parcelle Masset pour en faire en parc public, essentiel au coeur d’un quartier déjà très dense et en pleine densification, dans un contexte de réchauffement climatique qui fait de l'accès aux espaces de fraîcheur une question de santé publique majeure.
C'est pourquoi notre collectif d'habitant·es se mobilise fortement pour appeler à voter et faire voter OUI le 30 novembre!









